Donald Trumps Beraterin spricht von “alternativen Fakten” (gestern bzgl. Anzahl der Gäste bei der Inaugurationen ), er selbst “glaubt nicht” an den Klimawandel und renommiert aber mit Mathematik:
Mir geht es wie Joseph, mir fällt eigentlich nichts ein, was man zum Thema noch schreiben könnte. Immerhin halbwegs zum Thema passend vielleicht dies:
Die Neue Züricher Zeitung weist in einem Beitrag “Die Erklärung eines Schimpfworts” (gemeint ist “post-truth”) darauf hin, dass es Diskussionen über Wahrheit, Mathematik (Zahlen) und Politik nicht erst seit Johnson und Trump gibt und erinnert an einen Eintrag im 1751 erschienenen ersten Band der “Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers”.
Diderot hat auch einen Enzyklopädie-Artikel mit dem Titel «Arithmetische Politik» verfasst, in dem er der Frage nachgeht, welchen Stellenwert Berechnungen für unsere Staatswesen besitzen und was sie über Arbeitsverhältnisse, Ernteprognosen, den Zahlungsverkehr, Handelsvolumen und die Durchschnittshäufigkeit von Schiffbrüchen aussagen. Von manchen Ministern, schreibt er, sei bekannt, dass sie sich auf ihr eigenes Genie verliessen und es nicht für nötig hielten, sich um Daten und Zahlen zu kümmern.
Diderot hält das nicht für sonderlich klug, räumt zugleich aber ein, es existiere zu jeder Berechnung eine Gegenberechnung. Der Veranschaulichung halber rekurriert er auf eine Auseinandersetzung, in der ein französischer Arithmetiker einem englischen vorwirft, dass dessen Ergebnisse erstaunlich vorteilhaft für England ausfallen, was nicht wundernehme, wenn man wisse, dass sie für den englischen König angefertigt worden seien.
Aber auch wenn alles stimmen würde, fügt Diderot hinzu, müsse das nichts bedeuten, zumal jeden Tag eine Revolution ausbrechen könne. Am Ende des Artikels verweist er auf die weiterführenden Stichwörter Zufall, Spiel, Kombinatorik, Tod, Geburt und Leben.
(Off Topic: “Arithmetische Politik” ist eine schöne Wortschöpfung, die an Arithmetische Geometrie oder Artihmetische Zahlentheorie denken lässt, leider aber nur ein übersetzungsfehler ist, denn im Original heisst das Stichwort “Arithmétique politique”, also politische Arithmetik.)
Falls es jemanden interessiert, hier der Originaleintrag aus der Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers:
Arithmétique politique, c’est celle dont les opérations ont pour but des recherches utiles à l’art de gouverner les peuples, telles que celles du nombre des hommes qui habitent un pays ; de la quantité de nourriture qu’ils doivent consommer ; du travail qu’ils peuvent faire ; du tems qu’ils ont à vivre, de la fertilité des terres, de la fréquence des naufrages, &c. On conçoit aisément que ces découvertes & beaucoup d’autres de la même nature, étant acquises par des calculs fondés sur quelques expériences bien constatées, un ministre habile en tireroit une foule de conséquences pour la perfection de l’agriculture, pour le commerce, tant intérieur qu’extérieur, pour les colonies, pour le cours & l’emploi de l’argent, &c. Mais souvent les ministres (je n’ai garde de parler sans exception) croyent n’avoir pas besoin de passer par des combinaisons & des suites d’opérations arithmétiques : plusieurs s’imaginent être doüés d’un grand génie naturel, qui les dispense d’une marche si lente & si pénible, sans compter que la nature des affaires ne permet ni ne demande presque jamais la précision géométrique. Cependant si la nature des affaires la demandoit & la permettoit, je ne doute point qu’on ne parvînt à se convaincre que le monde politique, aussi-bien que le monde physique, peut se regler à beaucoup d’égards par poids, nombre & mesure.
Le chevalier Petty, Anglois, est le premier qui ait publié des essais sous ce titre. Le premier est sur la multiplication du genre humain ; sur l’accroissement de la ville de Londres, ses degrés, ses périodes, ses causes & ses suites. Le second, sur les maisons, les habitans, les morts & les naissances de la ville de Dublin. Le troisieme est une comparaison de la ville de Londres & de la ville de Paris ; le chevalier Petty s’efforce de prouver que la capitale de l’Angleterre l’emporte sur celle de la France par tous ces côtés : M. Auzout a attaqué cet essai par plusieurs objections, auxquelles M. le chevalier Petty a fait des réponses. Le quatrieme tend à faire voir qu’il meurt à l’Hôtel-Dieu de Paris environ trois mille malades par an, par mauvaise administration. Le cinquieme est divisé en cinq parties : la premiere est en réponse à M. Auzout ; la seconde contient la comparaison de Londres & de Paris sur plusieurs points ; la troisieme évalue le nombre des paroissiens des 134 paroisses de Londres à 696 mille. La quatrieme est une recherche sur les habitans de Londres, de Paris, d’Amsterdam, de Venise, de Rome, de Dublin, de Bristol, & de Rouen. La cinquieme a le même objet, mais relativement à la Hollande & au reste des Provinces-unies. Le sixieme embrasse l’étendue & le prix des terres, les peuples, les maisons, l’industrie, l’œconomie, les manufactures, le commerce, la pêche, les artisans, les marins ou gens de mer, les troupes de terre, les revenus publics, les intérêts, les taxes, le lucre, les banques, les compagnies, le prix des hommes, l’accroissement de la marine & des troupes ; les habitations, les lieux, les constructions de vaisseaux, les forces de mer, &c. relativement à tout pays en général, mais particulierement à l’Angleterre, la Hollande, la Zéelande & la France. Cet essai est adressé au roi ; c’est presque dire que les résultats en sont favorables à la nation Angloise. C’est le plus important de tous les essais du chevalier Petty ; cependant il est très-court, si on le compare à la multitude & à la complication des objets. Le chevalier Petty prétend avoir démontré dans environ une centaine de petites pages in-douze, gros caractere : 1°. Qu’une petite contrée avec un petit nombre d’habitans peut équivaloir par sa situation, son commerce & sa police, à un grand pays & à un peuple nombreux, soit qu’on les compare par la force, ou par la richesse ; & qu’il n’y a rien qui tende plus efficacement à établir cette égalité que la marine & le commerce maritime. 2°. Que toutes sortes d’impôts & de taxes publiques tendent plûtôt à augmenter qu’à affoiblir la société & le bien public. 3°. Qu’il y a des empêchemens naturels & durables à jamais, à ce que la France devienne plus puissante sur mer que l’Angleterre ou la Hollande : nos François ne porteront pas un jugement favorable des calculs du chevalier Petty sur cette proposition, & je crois qu’ils auront raison. 4°. Que par son fonds & son produit naturels, le peuple & le territoire de l’Angleterre sont à peu près égaux en richesse & en force au peuple & au territoire de France. 5°. Que les obstacles qui s’opposent à la grandeur de l’Angleterre ne sont que contingens & amovibles. 6°. Que depuis quarante ans, la puissance & la richesse de l’Angleterre se sont fort accrues. 7°. Que la dixieme partie de toute la dépense des sujets du Roy suffiroit pour entretenir cent mille hommes d’infanterie, trente mille hommes de cavalerie, quarante mille hommes de mer ; & pour acquitter toutes les autres charges de l’état, ordinaires & extraordinaires, dans la seule supposition que cette dixieme partie seroit bien imposée, bien perçûe, & bien employée. 8°. Qu’il y a plus de sujets sans emploi, qu’il n’en faudroit pour procurer à la nation deux millions par an, s’ils étoient convenablement occupés ; & que ces occupations sont toutes prêtes, & n’attendent que des ouvriers. 9°. Que la nation a assez d’argent pour faire aller son commerce. 10°. Enfin que la nation a tout autant de ressources qu’il lui en faut pour embrasser tout le commerce de l’univers, de quelque nature qu’il soit.
Voilà comme on voit des prétensions bien excessives : mais quelles qu’elles soient, le lecteur sera bien d’examiner dans l’ouvrage du chevalier Petty, les raisonnemens & les expériences sur lesquels il s’appuie : dans cet examen, il ne faudra pas oublier qu’il arrive des révolutions, soit en bien, soit en mal, qui changent en un moment la face des états, & qui modifient & même anéantissent les suppositions ; & que les calculs & leurs résultats ne sont pas moins variables que les évenemens. L’ouvrage du chevalier Petty fut composé avant 1699. Selon cet auteur, quoique la Hollande & la Zéelande ne contiennent pas plus de 1000000 d’arpens de terre, & que la France en contienne au moins 8000000, cependant ce premier pays a presque un tiers de la richesse & de la force de ce dernier. Les rentes des terres en Hollande sont à proportion de celles de France, comme de 7 ou 8 à 1. (Observez qu’il est question ici de l’état de l’Europe en 1699 ; & c’est à cette année que se rapportent tous les calculs du chevalier Petty, bons ou mauvais). Les habitans d’Amsterdam sont {\displaystyle \scriptstyle {\frac {2}{3}}} {\displaystyle \scriptstyle {\frac {2}{3}}} de ceux de Paris ou de Londres ; & la différence entre ces deux dernieres villes n’est, selon le même auteur, que d’environ une vingtieme partie. Le port de tous les vaisseaux appartenans à l’Europe, se monte à environ deux millions de tonneaux, dont les Anglois ont 500000, les Hollandois 900000 ; les François 100000, les Hambourgois, Danois, Suédois, & les habitans de Dantzic 250000 ; l’Espagne, le Portugal, l’Italie, &c. à peu près autant. La valeur des marchandises qui sortent annuellement de la France, pour l’usage de différens pays, se monte en tout à environ 5000000 livres sterlin ; c’est-à-dire, quatre fois autant qu’il en entroit dans l’Angleterre seule. Les marchandises qu’on fait sortir de la Hollande pour l’Angleterre valent 300000 livres sterlin ; & ce qui sort de-là pour être répandu par tout le reste du monde, vaut 18000000 livres sterlin. L’argent que le Roi de France leve annuellement en tems de paix fait environ 6 {\displaystyle \scriptstyle {\frac {1}{2}}} {\displaystyle \scriptstyle {\frac {1}{2}}} millions sterlin. Les sommes levées en Hollande & Zéelande font autour de 2100000 livres sterlin ; & celles provenantes de toutes les Provinces-unies font ensemble environ 3000000 livres sterlin. Les habitans d’Angleterre sont à peu près au nombre de 6000000 ; & leurs dépenses à raison de 7 livres sterlin par an, pour chacun d’eux, font 42000000 livres sterlin ou 80000 livres sterlin par semaine. La rente des terres en Angleterre est d’environ 8 millions sterlin ; & les intérêts & profits des biens propres à peu près autant. La rente des maisons en Angleterre 4000000 livres sterlin. Le profit du travail de tous les habitans se monte à 26000000 livres sterlin par an. Les habitans d’Irlande sont au nombre de 1200000. Le blé consommé annuellement en Angleterre, comptant le froment à 5 schelins le boisseau, & l’orge à 2 {\displaystyle \scriptstyle {\frac {1}{2}}} {\displaystyle \scriptstyle {\frac {1}{2}}} schelins, se monte à dix millions sterlin. La marine d’Angleterre avoit besoin en 1699, c’est-à-dire du tems du chevalier Petty, ou à la fin du dernier siecle, de 36000 hommes pour les vaisseaux de guerre : & 48000 pour les vaisseaux marchands & autres : & il ne falloit pour toute la marine de la France que 15000 hommes. Il y a en France environ treize millions & demi d’ames ; & en Angleterre, Ecosse & Irlande, environ neuf millions & demi. Dans les trois royaumes d’Angleterre, d’Ecosse & d’Irlande, il y a environ 20000 ecclésiastiques ; & en France, il y en a plus de 270000. Le royaume d’Angleterre à plus de 40000 matelots, & la France n’en a pas plus de 10000. Il y avoit pour lors en Angleterre, en Ecosse, en Irlande, & dans les pays qui en dépendent, des vaisseaux dont le port se montoit environ à 60000 tonneaux, ce qui vaut à peu près quatre millions & demi de livres sterlin. La ligne marine autour de l’Angleterre, de l’Ecosse, de l’Irlande, & des iles adjacentes, est d’environ 3800 milles. Il y a dans le monde entier environ 300 millions d’ames, dont il n’y a qu’environ 80 millions, avec lesquelles les Anglois & les Hollandois soient en commerce. La valeur de tous les effets de commerce ne passe pas 45 millions sterlin. Les manufactures d’Angleterre qu’on fait sortir du royaume, se montent annuellement à environ 5 millions sterlin. Le plomb, le fer-blanc & le charbon, à 500000 livres sterlin par an. La valeur des marchandises de France qui entrent en Angleterre, ne passe pas 1200000 livres sterlin par an. Enfin il y a en Angleterre environ six millions sterlin d’especes monnoyées. Tous ces calculs, comme nous l’avons dit, sont relatifs à l’année 1699 ; & ont dû sans doute bien changer depuis.
M. Davenant autre auteur d’arithmétique politique, prouve qu’il ne faut pas compter absolument sur plusieurs des calculs du cher Petty : il en donne d’autres qu’il a faits lui-même, & qui se trouvent fondés sur les observations de M. King. En voici quelques-uns.
L’Angleterre contient, dit-il, 39 millions d’arpens de terre. Les habitans, selon son calcul, sont à peu près au nombre de 5545000 ames, & ce nombre augmente tous les ans d’environ 9000, déduction faite de ceux qui peuvent périr par les pestes, les maladies, les guerres, la marine, &c. & de ceux qui vont dans les colonies. Il compte 530000 habitans dans la ville de Londres ; dans les autres villes & bourgs d’Angleterre 870000, & dans les villages & hameaux 4100000. Il estime la rente annuelle des terres à 10 millions sterlin ; celle des maisons & des bâtimens à deux millions par an ; le produit de toutes sortes de grains, dans une année passablement abondante, à 9075000 liv. st. la rente annuelle des terres en blé, à 2 millions, & leur produit net au-dessus de 9 millions sterlin ; la rente des pâturages, des prairies, des bois, des forêts, des dunes, &c. à 7 millions sterlin ; le produit annuel des bestiaux en beurre, fromage & lait, peut monter, selon lui, à environ 2 {\displaystyle \scriptstyle {\frac {1}{2}}} {\displaystyle \scriptstyle {\frac {1}{2}}} millions sterlin. Il estime la valeur de la laine tondue annuellement à environ 2 millions sterlin : celle des chevaux qu’on éleve tous les ans à environ 250000 liv. sterlin ; la consommation annuelle de viande pour nourriture, à environ 3350000 liv. sterlin : celle du suif & des cuirs environ 600000 livres sterlin : celle du foin pour la nourriture annuelle des chevaux, environ 1300000 livres sterlin, & pour celle des autres bestiaux, un million sterlin : le bois de bâtiment coupé annuellement, 500000 liv sterl. Le bois à brûler, &c. environ 500000 liv. sterl. Si toutes les terres d’Angleterre étoient également distribuées parmi tous les habitans, chacun auroit pour sa part environ 7 {\displaystyle \scriptstyle {\frac {1}{4}}} {\displaystyle \scriptstyle {\frac {1}{4}}} arpens. La valeur du froment, du seigle, & de l’orge nécessaire pour la subsistance de l’Angleterre, se monte au moins à 6 millions sterl. par an. La valeur des manufactures de laine travaillées en Angleterre, est d’environ 8 millions par an ; & toutes les marchandises de laine qui sortent annuellement de l’Angleterre, passent la valeur de 2 millions sterl. Le revenu annuel de l’Angleterre, sur quoi tous les habitans se nourrissent & s’entretiennent, & payent tous les impôts & taxes, se monte, selon lui, à environ 43 millions : celui de la France à 81 millions, & celui de la Hollande à 18250000 livres sterlin.
Le major Grant, dans ses observations sur les listes mortuaires, compte qu’il y a en Angleterre 39000 milles quarrés de terre : qu’il y a en Angleterre & dans la principauté de Galles, 4600000 ames : que les habitans de la ville de Londres sont à peu près au nombre de 640000 ; c’est-à-dire, la quatorzieme partie de tous les habitans de l’Angleterre : qu’il y a en Angleterre & dans le pays de Galles, environ 10000 paroisses : qu’il y a 25 millions d’arpens de terre en Angleterre & dans le pays de Galles, c’est-à-dire, environ 4 arpens pour chaque habitant : que de 100 enfans qui naissent, il n’y en a que 64 qui atteignent l’âge de 6 ans ; que dans 100, il n’en reste que 40 en vie au bout de 16 ans ; que dans 100, il n’y en a que 25 qui passent l’âge de 26 ans ; que 16 qui vivent 36 ans accomplis, & 10 seulement dans 100 vivent jusqu’à la fin de leur 46e année ; & dans le même nombre, qu’il n’y en a que 6 qui aillent à 56 ans accomplis ; que 3 dans 100 qui atteignent la fin de 66 ans ; & que dans 100, il n’y en a qu’un qui soit en vie au bout de 76 ans : & que les habitans de la ville de Londres sont changés deux fois dans le cours d’environ 64 ans. Voyez Vie, &c. MM. de Moivre, Bernoulli, de Montmort, & de Parcieux, se sont exercés sur des sujets relatifs à l’Arithmétique politique : on peut consulter la doctrine des hasards, de M. de Moivre ; l’art de conjecturer, de M. Bernoulli ; l’analyse des jeux de hasard, de M. de Montmort ; l’ouvrage sur les rentes viageres & les tontines, &c. de M. de Parcieux : & quelques mémoires de M. Halley, répandus dans les Transactions philosophiques, avec les articles de notre Dictionnaire, Hasard, Jeu, Probabilité, Combinaison, Absent, Vie, Mort, Naissance, Annuité, Rente, Tontine, &c.
Kommentare (19)